Au pôle R&D, bornes et affichage dynamique, Guillaume optimise chaque jour l’industrialisation de ces bornes, depuis leur fabrication jusqu’aux innovations futures en lien avec l’intelligence artificielle. Dans cet échange, il partage les exigences de son métier et les défis qui façonnent le quotidien d’Azimut.

Outre la qualité des bornes, leur fiabilité est cruciale, notamment lors de grands rendez-vous, comme dernièrement les Jeux Olympiques de Paris 2024. Plongée dans les rouages d’une technologie loin d’être figée, Azimut réfléchit déjà aux usages de demain.

Qu’est-ce qui fait aujourd’hui le cœur de ton travail sur les bornes interactives ? Quels sont les principaux défis auxquels tu fais face ?  

La gestion de la production constitue la majeure partie de mon travail ; elle se traduit plus précisément par la gestion de projet. Mon quotidien est animé par des projets dont j’assure la bonne conduite et le suivi en lien étroit avec mon équipe. Il s’agit à la fois de projets court terme, mais aussi de projets de plus grande ampleur.  C'est donc un poste transverse, en raison de la diversité des tâches : cela peut aller du conseil donné à un collaborateur pour choisir le bon écran, à une question posée au client, en passant par un travail en binôme avec notre graphiste pour créer les fichiers de signalétique qui habilleront les bornes, etc. !

Le développement d’une borne interactive commence souvent par une demande spécifique de la part d’un client. Une fois ce besoin identifié, quelles sont les différentes étapes, de la conception au déploiement ? Quels choix stratégiques guident ton travail ? 

Cela fait plus de vingt ans que nous développons des bornes interactives, donc on a une excellente couverture du marché avec notre gamme : bornes indoor, outdoor, petits écrans, grands écrans, etc. Chaque modèle est fléché pour un ou plusieurs usages bien précis. Notre travail principal consiste à optimiser cette gamme pour qu'elle soit pérenne, évolutive et qu’elle reste à la pointe par rapport aux évolutions du marché et de la concurrence.

Si la demande du client est très spécifique, nous privilégions des solutions avec une simplicité de mise en œuvre pour répondre rapidement et efficacement à son projet. En revanche, si nous devons faire évoluer une borne, on se pose la question : est-ce qu’elle peut être industrialisée, c’est-à-dire produite en série ? Est-ce que cette évolution pourrait intéresser d’autres clients ou univers ? Dans ce cas, la première étape est d’analyser le besoin du client. Dans une logique d’éco-conception, on envisage tout le cycle de vie du produit lors de son design. Chaque nouveauté est intégrée dans notre gamme avec une attention particulière pour sa durabilité et sa facilité d’usage. Nous prenons le temps nécessaire pour étudier les nouveaux composants, périphériques et éléments de mobilier.

La simplicité de fabrication de nos mobiliers a une grande importance, tant pour nos fournisseurs que pour nos opérateurs. Nous assemblons les prototypes et pré séries dans nos locaux et c’est une force, car nous avons à cœur de proposer des produits sûrs et de qualité, en travaillant en direct avec des tôliers français, ce qui nous permet aussi d’avoir une esthétique différente et de belles finitions dans nos modèles. Lors des phases de test, si un opérateur nous signale une difficulté ou un ajustement de conception à faire, nous effectuons alors une mise à jour du plan pour intégrer la correction dans les prochaines commandes.

Bornes Azimut

Les bornes Azimut sont aujourd'hui déployées dans des univers variés, de sites touristiques aux infrastructures publiques. Comment anticiper les besoins de maintenance et d'évolution pour garantir leur durabilité et fiabilité ?

Dans les collectivités par exemple, que ce soit en capitainerie, dans les offices de tourisme ou les mairies, les budgets ne sont pas extensibles, et nos produits doivent durer. Nous privilégions des solutions modulaires qui peuvent évoluer pour répondre à divers usages, garantissant ainsi leur pérennité.

Nos produits doivent être évolutifs et pensés pour le long terme. On travaille de plus en plus autour des bornes “métier” qui apportent une valeur ajoutée très forte au client et peuvent évoluer avec les besoins. Cela implique une gestion de projet et une anticipation très importante.

La maintenance, essentielle pour un fonctionnement optimal, s’accompagne d’un processus d’amélioration continue, particulièrement lors de grands événements comme les Jeux Olympiques : nous avons effectué une importante opération de maintenance préventive sur l’ensemble des bornes de détaxe des Douanes Françaises présentes sur le territoire. Avec une attention particulière sur des points techniques spécifiques. Au-delà de ces actions préventives, nous maintenons une vigilance constante et mettons systématiquement en place un process qualité pour certains types de produits ou parcs d'équipements chez des clients.

Design industriel Azimut
Design industriel Azimut
© V Curutchet
 

L’innovation est une composante clé de ton travail. Quel regard portes-tu sur l’avenir des bornes interactives, notamment avec l'émergence de nouvelles technologies comme l’intelligence artificielle ?

L’intégration de nouvelles technologies, comme l’intelligence artificielle, est essentielle lorsqu’elle apporte une vraie valeur ajoutée. Nos réflexions et développements s’appuient sur notre expertise, enrichies par les retours recueillis lors de « clubs clients » organisés par Azimut. Ces échanges nous permettent de mieux comprendre les attentes technologiques, d’affiner le parcours utilisateur et de repenser le dialogue homme/machine.

Nous restons à l’écoute des tendances du marché pour explorer et intégrer ces innovations dans nos solutions, dès lors qu’elles apportent un bénéfice concret. Dans le secteur du retail par exemple, nous notons que la logique de grands réseaux comme Cultura, dans la billetterie culturelle, rayonne au-delà de la borne interactive ou de l’écran d'affichage dynamique. Il s'agit pour nous de les accompagner tout au long du parcours client, en réfléchissant à des solutions intégrées comme le smartphone.

Cela implique d’étudier la cohabitation entre notre borne et le smartphone, la capacité de nos logiciels à être embarqués sur ce type d'appareil, et la manière dont l’utilisateur peut repartir avec de la data sur son téléphone, notamment lors d’un parcours en magasin. Ces usages évoluent constamment, et notre rôle est d'anticiper et de faire évoluer nos solutions interactives pour répondre à ces problématiques tout en capitalisant sur notre expertise.

Borne tactile d'information musée des Capucins à Brest

 Si tu devais imaginer la borne interactive idéale, qu’est-ce qu’elle serait capable de faire ?

Nous avons pour ambition de créer des bornes qui enrichissent l’expérience utilisateur en facilitant l’accueil, l’orientation et le conseil. Nous les implantons dans des lieux de passage comme les villes, gares, grands magasins ou mairies, afin de rassurer et guider les gens. La borne idéale aide à s’orienter, trouver le lieu d’un rendez-vous, localiser un produit, ou découvrir ce qu’on peut faire : les associations sportives locales, les activités et événements à venir, etc.

Enfin, qu’est-ce qui te passionne le plus dans ce métier ?

Ce qui me passionne, c’est de pouvoir proposer, au-delà d’un produit, une solution qui apporte une réelle valeur ajoutée au client, et qui s'inscrive dans la durée. L’idée, c’est d’aider nos clients à mieux travailler, à délivrer un service de meilleure qualité, à accomplir plus facilement leur mission.

Évidemment, il ne faut pas oublier la réalité de notre métier : l'industrialisation. On peut concevoir des produits « high-tech » avec une logique industrielle, pour que chaque produit soit facile à fabriquer, à faire évoluer, et au coût le plus juste pour notre client. Il faut avoir l’énergie d’innover tout en restant pragmatique, avec une compréhension claire des besoins du marché et des utilisateurs. C'est cet équilibre qui rend ce métier à la fois passionnant et exigeant !