Rencontre I avec Monsieur Éric Vighetti (E.V.), directeur de l’Office de Tourisme (OT) de Quimper Cornouaille

Azimut : pourriez-vous nous présenter en quelques mots, l’Office de Tourisme de Quimper Cornouaille ?

E.V. : L’Office de Tourisme de Quimper Cornouaille est :

  • communautaire : il représente quatorze communes
  • associatif : son conseil d’administration est composé d’élus et de partenaires, acteurs du territoire (commerçants, entreprises, associations, etc.). 

En 2016, L’Office de Tourisme de Quimper était déjà le 4e office de Bretagne en termes de fréquentation.

L’office de Tourisme a les fonctions régaliennes d’un office. Il est également agence réceptive et assure, entre autres, les visites guidées de Quimper, Ville d’art et d’histoire.

Il dispose de deux bureaux d’accueil, l’un à Quimper et l’autre à Locronan.

 

En 2018, la fréquentation de l’Office de Tourisme connait une belle progression, avec 345 081 visiteurs (157 300 en 2016). Le bureau de Quimper, qui a déménagé en centre-ville et qui s’est équipé d’un espace 100% numérique, a enregistré à lui seul une augmentation de 90%...

 

Comment expliquez-vous cette incroyable progression ?

E.V. : Jusqu’en 2018, l’Office de Tourisme était situé à l’entrée de Quimper, loin du centre. Il y a deux ans, nous avons fait le pari d’un déménagement en centre-ville, à deux pas des flèches de la Cathédrale Saint-Corentin. Pari réussi à bien des égards : notre installation rue Élie Fréron a créé une dynamique vertueuse avec les commerces alentours qui sont désormais tous ouverts, en grande partie grâce aux flux générés par l’office.

 

Le numérique tient une place très importante dans vos offices

E.V. : Oui, et depuis longtemps. Avant, notre collaboration avec Azimut, nous avions déjà un site internet, un site mobile, un e-magazine, des bornes d’information, un Quimper 3D et nous étions déjà présents sur les réseaux sociaux.

 

Tables tactiles suspendues ot quimper
Table tactile suspendue, ordinateur à disposition, écran d'affichage à l'OT de Quimper Cornouaille

Pourquoi et comment avez-vous associé Azimut à votre projet de « nouvel office » ?

E.V. : Nous souhaitions y aménager, dans l’entrée du bureau, un espace 100% numérique. Dès 2016 et bien avant le premier coup de pioche, nous avons choisi la Société Azimut. C’est une entreprise bretonne aux belles références dont le cœur de métier est la création de solutions numériques.

 

Témoignage

Azimut
Azimut
Frédérique Leroux
cheffe de projet Azimut

L’Office de Tourisme de Quimper nous a sollicités très en amont, pour que nous puissions être impliqués à tous les stades du projet. Nous avons participé aux réunions de chantier pour travailler avec l’architecte, l’agenceur et les différents corps de métier du bâtiment. Le challenge pour nous a été de nous adapter aux exigences du lieu (tables tactiles suspendues et non sur pied) et des monuments historiques, et aux contraintes techniques (récupération de flux d’information, etc.). Une feuille de route exigeante, mais précisément au cœur de notre savoir-faire. 

 

 

Pourriez-vous nous décrire cet espace 100% numérique et nous dire ce que vous en attendiez ?

E.V. : En ce qui concerne l’Office de Quimper, l’espace numérique situé à l’entrée du bureau permet aux touristes d’accéder à l’information en toute autonomie. Il comprend :

  • une borne Muséo Quimper 3D (histoire de la ville de Quimper depuis les origines, NDLR),
  • deux tables tactiles suspendues,
  • un ordinateur en libre accès,
  • un iPad avec réplication sur écran (une tablette dont le contenu est projeté sur un grand écran mural)
  • une douche sonore.

En dehors de cet espace, le numérique est également présent avec :

  • un écran géant qui tapisse le fond de l’Office et diffuse des vidéos en haute définition,
  • une tablette numérique sur le comptoir d’accueil qui permet de renseigner les visiteurs
  • une borne vitrine Azur avec pignon sur rue qui donne accès à l’information 24h/24 et 7 jours/7.

 

Nous avions deux exigences : les outils numériques devaient être simples d’utilisation et esthétiques. Azimut a parfaitement répondu à ces deux objectifs. Nous avons ouvert en juillet 2018 et dès la première saison, nous avons connu des pics de fréquentation à presque 7 000 visiteurs/jours. Depuis, pas une seule personne n’est venue demander à l’accueil comment fonctionnaient les outils.

 

Témoignage

Azimut
Azimut
Frédérique Leroux
cheffe de projet Azimut

Au-delà de la conception et de l’équipement de cet espace, l’autre challenge a été de récupérer des flux d’information de sources différentes. En effet, notre travail a consisté à la fois à créer une application touristique orientée utilisateur, pratique et simple d’usage avec un moteur de recherche capable d’exploiter des flux de données variés. L’OT de Quimper Cornouaille exploite deux SIT (système d’information touristique) : Tourinsoft et Ingénie. Azimut récupère, traite et agrège ces flux pour en faire une base de données unique qui alimente notre application touristique. L’OT n’a pas besoin de ressaisir ces données pour alimenter l’espace numérique.

 

 

Mais quelle place reste-t-il au personnel de l'OT de Quimper Cornouaille ?

E.V. : Vous me demandez si le numérique a remplacé l’humain ? Lorsque nous avons ouvert le nouvel Office de Tourisme de Quimper, nous avions tablé sur une augmentation de la fréquentation d’environ 30%. Or elle a été bien plus importante (90%). Si le numérique n’avait pas été là, de fait, l’Office n’aurait pas pu absorber ce nouveau public. En réalité, le numérique a libéré le personnel d’accueil de ses missions d’information pour se concentrer sur :

  • L’accueil du public étranger, de plus en plus nombreux, rassuré par des lieux d'accueil physiques
  • L’organisation et l’animation de visites guidées de la ville.

Les critères de recrutement des nouveaux embauchés ont évolué : il faut être polyglotte et guide conférencier. Aux « anciens », nous avons proposé des formations et des VAE (validation des acquis). Le numérique nous a permis de faire monter le personnel en compétence, d’ajouter de la valeur à leurs missions. C’est humainement très positif.

 

Vous avez l’air à l’affût de nouveautés technologiques. Jusqu’où irez-vous ?

E.V. : Le numérique n’a de sens que s’il apporte une valeur ajoutée. Par exemple, il existe à Quimper de nombreux sites inaccessibles au public. La charpente de la cathédrale Saint-Corentin, magnifique ouvrage en bois en forme de vaisseau renversé, ne se visite pas. Grâce à des lunettes immersives 3D, vous êtes à la place du drone qui a filmé, au cœur de la charpente. C’est époustouflant !

 

Quelle est la prochaine étape ?

E.V. : Téléporter ces outils numériques en gare, aéroport et grandes surfaces. Être là où est le public. Mais attention, il ne s’agit pas de disséminer des outils numériques qui risqueraient de perdre en impact. Le projet est plutôt de déporter le concept de l’espace numérique, dans un espace dédié animé par une personne qui assurerait la surveillance et l’accueil en plusieurs langues. L’espace numérique est d’ailleurs déjà intégré au projet de la future gare.